L'Atlantide, au-delà du mythe
Retour sur une expédition inattendue
La recherche de l'Atlantide ne semblait pas au programme de mes recherches, mais de fil en aiguille, de hasards en synchronicités, mon chemin a fini par me mener sur les traces de la mythique cité engloutie ! Suivez mon aventure !
Un continent disparu, une civilisation avancée engloutie par les flots, et un récit vieux de plus de 2 000 ans. L’Atlantide, décrite par Platon dans ses dialogues Timée et Critias, n’a jamais cessé de fasciner. Mais que cherche-t-on vraiment en poursuivant ce mythe ? Un Graal archéologique ? Un fantasme ? Des ruines enfouies sous les eaux ? Ou une part oubliée de notre propre histoire ?
Au-delà des Colonnes d’Hercule (identifiées depuis longtemps comme étant le détroit de Gibraltar), Platon évoque une cité organisée en cercles concentriques, une puissance maritime florissante, et une civilisation brillante, balayée en une journée et une nuit par un cataclysme. Mythe philosophique ou écho d’une réalité ancienne ? Si cette histoire a traversé les âges, c’est qu’elle résonne avec nos plus profondes aspirations – comprendre nos origines, retrouver une harmonie perdue, et résoudre les énigmes de notre passé. Platon situe l’Atlantide 9 000 ans avant son propre temps, soit environ 11 000 ans avant notre ère. Selon lui, cette civilisation aurait régné sur un vaste empire, qui était une puissance militaire, disposant d’une immense richesse matérielle et d’un sens élevé de la justice. Mais cette harmonie aurait été brisée par l’avidité et la soif de pouvoir des Atlantes, ce qui provoqua leur chute. Ce récit philosophique, transmis par l’Égypte antique selon Platon, reste ambigu : est-il une métaphore politique, un souvenir lointain d’une civilisation perdue, ou un mélange des deux ? Platon voulait-il juste vanter le modèle athénien en recourant à un mythe ? On le sait : le philosophe grec n’était pas avare de mythes pour exprimer des vérités allégoriques (on songe au mythe de la Caverne). Mais dans le cas de l’Atlantide, nous ne sommes pas dans le même cas de figure : Platon se montre historien, prend soin de citer ses sources, mentionne Solon, les grands prêtres égyptiens qui seraient les dépositaires des secrets de cette île gigantesque, puissance indéniable qui régna sur les terres et les mers 9000 ans avant le récit rappelé par Platon.
Les descriptions de Platon posent ainsi des bases géographiques assez solides pour des recherches concrètes et j’étais convaincu qu’il fallait partir du texte originel pour envisager de rouvrir l’enquête :
– Une cité organisée en cercles concentriques de terre et d’eau.
– Une plaine fertile entourée de deux chaînes de montagnes imposantes.
– Une civilisation technologiquement avancée, fondée sur un métal mystérieux appelé « orichalque ».
– Une puissance maritime dotée de ports monumentaux.
Ainsi, au cours des siècles, de nombreuses théories sur la localisation de l’Atlantide ont émergé. Tour à tour, on a situé le continent disparu sur l’île de Santorin, aux Açores, aux Bahamas, et même en Antarctique ! Le commandant Cousteau lui-même était parti à la recherche de l’Atlantide et avait développé la thèse d’une chaussée sous-marine à Bimini. Les récits ésotériques, notamment ceux d’Edgar Cayce, attribuent à l’Atlantide un rôle central dans l’évolution humaine. Selon Cayce, les Atlantes possédaient des technologies avancées, comme des cristaux capables de capter l’énergie divine, et leur disparition aurait marqué une étape dans la transformation spirituelle de l’humanité.
Mais selon moi, l’approche la plus audacieuse et méthodique des dernières décennies vient de Michael Hübner (1966-2013). Cet informaticien et chercheur autodidacte, a proposé une théorie très prometteuse en 2011, en situant l’Atlantide dans la plaine du Souss-Massa au Maroc, près d’Agadir. Son approche méthodique, appuyée sur une analyse rigoureuse des textes de Platon, a marqué un tournant dans les recherches sur l’Atlantide, en combinant science et déduction géographique. Grâce à un programme informatique, Hübner a recensé 51 critères géographiques tirés des dialogues de Platon (Timée et Critias), et il les a croisés avec des données modernes. Ces critères incluent :
– Une plaine fertile près de l’océan
– Des montagnes au nord de la plaine (l’Atlas, dont le nom semble lié de manière évidente à l’Atlantide)
– Une cité organisée en cercles concentriques
– La présence d’éléphants et d’autres animaux exotiques
– Une civilisation avancée, dotée de matériaux spécifiques (pierres rouges, blanches, noires, orichalque).
Sa technique ? La « satisfaction hiérarchique des contraintes », une approche scientifique qui visait à confronter chaque critère à des régions géographiques plausibles. Après une analyse poussée, Hübner a conclu que c’était la plaine du Souss-Massa au Maroc qui correspondait le mieux aux descriptions de Platon. On aurait donc localisé avec certitude l’Atlantide au Maroc !
Examinons les recoupements effectués par le chercheur allemand
1° Une structure annulaire :
Dans la plaine du Souss-Massa, il a trouvé des formations géologiques qui rappellent les cercles concentriques décrits par Platon. Ces cercles, faits d’eau et de terre, auraient constitué le cœur de la capitale atlante. Même si ces formations sont naturelles, leur disposition a intrigué Hübner. L’anticlinal de Tagragra notamment, semble être le cœur de cette île de l’Atlantide.
2° Grottes marines et ports :
Près du Cap Ghir, Hübner a identifié des formations rocheuses et des grottes marines qui pourraient avoir servi de ports naturels. Platon mentionne que l’Atlantide était une puissance maritime, dotée de ports capables d’accueillir une flotte importante. Hübner a suggéré que les Atlantes auraient pu aménager ces structures naturelles pour y établir des infrastructures portuaires.
3° Matériaux de construction :
Dans la région, des pierres rouges, blanches et noires, mentionnées par Platon, sont présentes. Ces matériaux auraient pu être utilisés pour bâtir des édifices atlantes.
4° Une faune conforme aux récits :
Platon mentionne la présence d’éléphants sur l’Atlantide. Les régions environnantes du Souss-Massa, aujourd’hui désertiques, étaient autrefois habitées par une flore et une faune luxuriantes, avec notamment des éléphants, d’où l’idée d’une civilisation qui aurait coexisté avec ces animaux.
Le chercheur s’était déjà rendu sur place, mais ses découvertes, soigneusement répertoriées et même l’ensemble de sa méthode, n’avaient pas suscité de grand écho. Il mourut quelques années plus tard, sans avoir pu obtenir d’audience suffisante de la part de la communauté scientifique. J’indique ici le lien évoquant le résultat de ses recherches en détails.
Sur la base de ces travaux, et animé par la quête de vérité sur l’Atlantide, qui avait croisé ma route de manière sporadique, je me suis rendu à mon tour dans la plaine du Souss-Massa et ses environs, notamment dans la structure de Tagragra, identifiée comme la capitale aux cercles concentriques. Mon objectif était de confronter la théorie de Hübner aux réalités du terrain, presque 20 ans après.
En explorant la région, j’ai bien découvert des éléments témoignant d’une occupation humaine ancienne :
– Un très grand menhir, hélas couché, des tumulus, des poteries et des silex : ces vestiges, bien réels, appartiennent à des cultures néolithiques locales, mais n’ont rien d’une civilisation technologiquement avancée comme celle décrite par Platon. Il est assez commun de trouver ce type de vestige dans la région de l’Atlas.
– Absence de structures monumentales : contrairement aux récits de cités circulaires et grandioses, les traces sur place évoquent des usages rudimentaires et pratiques, sans aucun indice d’urbanisme avancé.
Ce constat m’a rapidement convaincu que nous étions très loin de la civilisation avancée décrite par Platon, qui parle d’une organisation sophistiquée et d’un savoir-faire technique impressionnant. Platon décrit l’orichalque comme un métal précieux, presque aussi rare que l’or, abondamment utilisé par les Atlantes pour décorer leurs temples et leurs palais. Sur place, j’ai cherché des indices de ce matériau. Les géologues qui m’ont accompagné sont formels : l’orichalque n’existe pas à l’état natif dans la nature. Ce métal est un alliage (probablement de cuivre et de zinc) que seules des techniques métallurgiques avancées auraient pu produire. Or, aucune trace de ce type d’activité n’a été découverte dans la région. Il y a bien des fours à chaux, mais rien qui signale une activité métallurgique d’importance. Ce constat souligne une tension entre le mythe et la réalité géologique : si l’orichalque a existé, sa fabrication nécessitait une expertise métallurgique bien au-delà de ce que les vestiges locaux suggèrent. Les constructions humaines qui auraient pu s’y trouver ont été lourdement endommagées. Une grande partie des pierres de cette région a été prélevée en effet pour la reconstruction d’Agadir après le tremblement de terre de 1960. Évidemment, nous sommes loin des technologies cristallines évoquées par E. Cayce. Cependant, certains indices suggèrent un usage sacré du site à une époque ancienne, peut-être pour des cérémonies rituelles. Cela n’en fait pas pour autant la capitale atlante, et l’écart avec les descriptions de Platon reste immense.
Je voulais néanmoins compléter mes recherches par la visite des formations rocheuses et marines près de Cap Ghir, à trente kilomètres au Nord de la structure de Tagragra. Sur place, j’ai exploré plusieurs éléments qui pourraient rappeler les descriptions platoniciennes :
– Grottes marines : ces cavités naturelles dans les falaises pourraient, en théorie, avoir été utilisées comme abris pour bateaux ou espaces de stockage. Elles témoignent d’une interaction potentielle entre l’homme et cet environnement maritime.
– Structures rocheuses semi-circulaires : certaines formations, probablement naturelles, évoquent des bassins ou des aménagements portuaires. Cependant, rien ne prouve qu’elles aient été utilisées ou modifiées par une civilisation avancée.
– L’érosion et le temps : ces sites ont été fortement altérés par des millénaires d’érosion et d’activités humaines modernes, rendant toute analyse archéologique difficile.
Ces découvertes ne suffisent pas à confirmer une activité portuaire avancée comme celle qui est décrite dans les récits platoniciens. Elles relèvent davantage d’une interprétation séduisante que d’une preuve tangible.
En apparence, la théorie de Hübner, séduisante, appuyée sur les textes, ne semble pas tenir face à ces constats de bon sens. Pourtant il n’est pas à exclure que l’essentiel de l’Atlantide se trouve encore sous les eaux, et les exemples de cités englouties existent. Non seulement, on pourrait trouver des vestiges recouverts par les différentes phases de construction et de reconstruction d’Agadir. Quant à la plaine de Souss-Massa, elle est fertile, c’est le berceau de l’or du Maroc, à savoir l’argan, dont les noix pourraient avoir servi de modèle pour le mythe des Pommes d’or du Jardin des Hespérides. Et puis si la cité atlante a été dévastée par un tsunami, les vestiges pourraient sommeiller sous les eaux, au large d’Agadir. Mais il faudrait des moyens importants pour envisager une recherche précise et rigoureuse. C’est au-delà de mes moyens de chercheur indépendant ! Pourtant, il existe des précédents archéologiques de cités englouties, notamment en Égypte : les cités de Thônis-Héracléion et de Canopus, qui offrent des découvertes archéologiques majeures et des vestiges historiques précieux. Thônis-Héracléion, redécouverte en 2000 par Franck Goddio, submergée près d’Aboukir, témoigne de catastrophes naturelles qui ont causé son engloutissement. Les fouilles ont révélé des statues monumentales (divinités, pharaons), des artefacts culturels (temples, objets gréco-égyptiens), des épaves de navires (70 bateaux, record de l’Antiquité !). La cité de Canopus, également submergée, a livré des vestiges religieux (sphinx, statue de Sérapis), des structures monumentales (un mur de 103 mètres). L’étude de ces cités englouties offre un cadre de référence pour la recherche de l’Atlantide, car elles suggèrent que des vestiges similaires pourraient un jour être découverts, ce qui confirmerait ou infirmerait les légendes qui entourent cette mystérieuse civilisation.
A partir de ces éléments, on pourrait conclure aisément que mes recherches furent vaines... C’était sans compter sur des rebondissements synchronistiques, éléments ma foi peu compatibles en apparence avec une recherche académique habituelle. Convaincu qu’il fallait encore revenir à la source, aux textes de Platon, j’ai pris le temps de réfléchir, et, accablé par la chaleur, sous un arganier, en me délectant d’un thé à la menthe, j’ai repris tout le dossier... Ce qui m’apparaissait jusque-là comme une enquête archéologique prenait désormais une tournure plus large, dans un mélange d’intuition, de synchronicités, de lectures, de discussions avec mes équipes internationales. Ce moment magique scella une conviction : cette quête n’était pas terminée, et les réponses que je cherchais pourraient encore se dévoiler dans des conditions inattendues. Alors tout à coup, des images de 2016 me sont revenues, des symboles et des mots, d'autres lieux, d'autres paysages, des îles, des phénomènes au-delà du physique, au-delà de l'ineffable, comme une superposition d'éléments épars reprenant tout leur sens et révélant une logique... Alors oui, j'ai compris que tout était dans ce puzzle de voyages, dans ces bribes d'informations, et dans ces hasards, cette rencontre avec des chercheurs en météorites, ces mystérieuses pierres gravées, et ces lectures d'il y a 7 ans... Oui, il fallait évidemment attendre 7 ans, comme ce chiffre qui me poursuit, et qui aujourd'hui commence à créer le tableau qui était là, toujours là, intriqué et grandiose, spectaculaire et émouvant.
Sans dévoiler trop de détails pour l’instant, je peux dire que ces expériences ont ouvert de nouvelles pistes. Je suis convaincu que ces éléments inattendus touchent à quelque chose de plus universel, de plus fondamental. Au terme de cette première enquête sur le terrain, une chose est claire : l’Atlantide, qu’elle soit mythe ou réalité, recèle une vérité bien plus incroyable que ce que nous pouvons imaginer. Si les constats sur place ont pu sembler décevants – absence de preuves d’une civilisation avancée, matériaux rudimentaires, vestiges néolithiques certes intéressants, mais pas décisifs – les synchronicités et rebondissements vécus sur place ont ouvert des perspectives nouvelles. Ces éléments m’ont convaincu de l’importance de poursuivre cette quête et de me préparer pour une expédition décisive.
La prochaine étape sera cruciale. Avec les éléments déjà réunis – constatations sur le terrain, ressentis personnels, et hypothèses nouvelles – je m’apprête à organiser une expédition plus ambitieuse, avec un cadre méthodique et une équipe élargie. Cette expédition aura pour but d’explorer les lieux sous un angle complémentaire (archéologie, géologie, mais aussi énergétique et symbolique), de rassembler les « fils » qui semblent aujourd’hui s’aligner pour révéler une vérité stupéfiante sur l’Atlantide. Les découvertes à venir pourraient bouleverser notre compréhension de l’Atlantide, mais aussi de notre propre histoire. Je suis convaincu que nous sommes à l’aube de révélations capables de changer à jamais notre perception du monde.
L’Atlantide, qu’elle repose sous les sables du temps, sous les eaux, ou uniquement dans les récits humains, incarne une aspiration universelle : celle de retrouver ce qui a été perdu, d’unir le mythe à la réalité. Plus qu’une quête archéologique, elle est un miroir de nos espoirs et de nos contradictions. En poursuivant ce rêve ancien, nous ne cherchons pas des ruines : nous cherchons des réponses sur notre propre humanité, nos origines, et peut-être, un jour, notre destin. Cette quête ne s’arrêtera pas ici. Elle continue, et elle nous appartient à tous.